Tourisme de proximité, de quoi parle-ton ?

Tourisme et proximité : deux mots à priori antinomiques. En effet, le touriste est généralement défini comme « un voyageur en dehors de son environnement habituel » ou « visiteur qui passe au moins une nuit sur place ». Le contexte que nous connaissons rebat les cartes en faisant des locaux une clientèle prioritaire pour les acteurs du tourisme. Certaines destinations y sont déjà sensibilisées : Auvergne Rhône Alpes se classe première région de France pour le tourisme Intrarégionale avec 31% des clientèles issues de sa région (contre 27% avant COVID)

Qu’il soit subi pour des questions économiques, ou contraint dans le contexte que nous connaissons, le tourisme de proximité fait néanmoins de plus en plus l’objet d’un choix délibéré. Ses principales motivations répondent à une conscience écologique croissante – limitation de l’impact carbone, itinérance, consommation responsable, immersion dans la nature – et une quête d’authenticité à travers des échanges avec les locaux, la découverte des richesses cachées d’un territoire… Le contexte actuel ne constitut-il pas un bon moyen d’inciter les Français à redécouvrir leur territoire en mode « slow tourisme » ? Leurs besoins de grands espaces et de relations humaines « post confinement » semblent en phase avec ces orientations profondes.

Adapter son offre

Tout l’enjeu pour les professionnels du tourisme reste de séduire ces locatouristes. Hormis les incontournables « pépites » à découvrir ou redécouvrir, il s’agit surtout de surprendre les locaux avec des offres insolites et méconnues de leur territoire. En d’autres termes leur offrir un dépaysement inattendu près de chez eux ! La micro-aventure est un formidable levier pour cela.

Pour attirer les familles, les circuits de découverte permettent de s’amuser en renforçant les liens : parcours d’orientation thématisés, découverte du territoire en géocaching, aventures jeux pour mener l’enquête…

Pour les petits groupes constitués – amis, associations, EVJF…-,les ateliers découvertes de savoir-faire permettent de partager une expérience en immersion chez un producteur, un vigneron, un artisan, un restaurateur.

Une clientèle à fidéliser

Mais pourquoi se donner tant de peine à satisfaire cette typologie de clientèle qui peut se révéler exigeante ? A cela, deux principales raisons :

Une communication ciblée

Le rôle des OGD (offices de tourisme et BIT) est essentiel pour promouvoir l’attractivité globale auprès de cette typologie de clientèle : le ton du message, le choix des supports de communication et des médias doivent faire l’objet d’un plan d’action spécifique.

Pour répondre aux besoins des clientèles de proximité, les institutions touristiques doivent pouvoir fournir de l’information instantanée car l’excursionniste se décide souvent à la dernière minute. L’internet de séjour, l’utilisation plus réactive des messageries instantanées sur les réseaux sociaux, le tchat « humain » sur une tranche horaire élargie, l’accueil « hors les murs » par les agents des OT, pourraient être des pistes pour toucher les locatouristes de façon plus pertinente que le seul accueil in situ en BIT.

La transformation pour mieux rebondir

La crise sanitaire agit en véritable catalyseur des tendances amorcées en faveur d’un tourisme plus humain et plus responsable. S’inscrire dans cette transformation n’est plus une alternative mais une nécessité. Le Slow Tourisme constitue pour les territoires ruraux une opportunité de valoriser leurs atouts et pour les destinations de montagne, une réponse à la nécessaire diversification touristique.

Le secteur du tourisme a prouvé son potentiel de résilience et sa capacité à se réinventer. Dans l’adversité, les crises permettent souvent des franchir des paliers. Mais elles peuvent aussi laisser sur la touche les acteurs les plus fragiles, ou les moins enclins à se remettre en question. Le Vercors n’a pas attendu cette crise pour prendre le tournant du Slow Tourisme et séduire les locatouristes. Et vous ?

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